La dette de l'Afrique
Après la seconde guerre mondiale le plan Marchal a amené les Etats-Unis à transférer 17 milliards de dollars en quatre ans à l'Europe, soit l'équivalent d'environ 1,5% du PNB américain ; l’Europe reconstruite, la croissance repart.
La croissance des pays riches, entraîne la recherche de nouveaux marches. Les prêts étaient d’accès faciles Les américains les encourageaient ; ils avaient un but politique : celui de contenir le communisme autour du bloc de l’est, tout en permettant aux puissances de l’ouest d’accéder aux matières premières dont leur économie avait besoin.
On pensait également que le développement accentuerait la sécurité en associant les nouvelles nations au monde capitaliste. C’est à la suite des américains que les anciens pays colonisateurs vont « aider » leurs anciennes colonies
.
Au cours des premières décennies suivant la décolonisation, des organisations internationales faisant office de créanciers multilatéraux, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), prêtèrent massivement aux États du Sud.
La Banque mondiale incitait les pays du Sud à emprunter pour se moderniser pour se connecter au marché mondial. Les fonds étaient destinés à la construction de grands projets d'infrastructure, comme des barrages ou des routes, ou à créer un début d’industrialisation pour remplacer par une production nationale une partie des importations provenant des pays développés. Depuis sa naissance, en 1947 à l’aprés colonisation, la banque mondiale, n'avait financé que 708 projets, pour un montant total de 10,7 milliards de dollars. Entre 1968 et 1973, elle va en financer 760, pour un montant de 13,4 milliards de dollars, soit plus en 5 ans qu'en 20 ans!
Traditionnellement, la plupart de ces pays exportaient. Dans les années 1970 et 1980, le prix des marchandises était élevé, ce qui avait permis à de nombreux pays d’emprunter de l’argent pour financer des projets nationaux. En conjuguant le prix des marchandises et les recettes de l’exportation ; les remboursements semblaient évident tant aux pays emprunteur qu’aux organismes prêteurs.
Mais le choc pétrolier et la récession économique mondiale de la fin des années 1970 et du début des années 1980 ont provoqué la chute du prix des marchandises. Et ces pays se sont retrouvés confrontés à d’insoutenables remboursements.
Il existe aussi des raisons extérieures pour lesquelles un pays peut se retrouver lourdement endetté. Par exemple, les catastrophes naturelles imprévues telles que la sécheresse, les inondations ou encore la guerre et les conflits civils peuvent avoir de terribles conséquences dans certains pays pauvres. Dans de tels cas, la Banque et la communauté internationale du développement proposent toutes sortes d’aides pour soutenir les pays dans le besoin.
En trente ans, les pays africains ont vu 400 milliards de dollars quitter le continent, alors que la dette globale de l'Afrique est de 215 milliards de dollars. Plus de 13 milliards de dollars par an ont fui, soit de 7,6 % du produit intérieur brut (PIB) annuel, entre 1991 et 2004, ce qui fait de l'Afrique «un créancier net vis-à-vis du reste du monde», précise Janvier Nkurunziza, économiste à la Cnuced
En1996, la communauté internationale décide d’offrir un nouveau départ aux pays pauvres fortement endettés en effaçant une partie de leur dette. La Banque mondiale, le FMI et d’autres prêteurs internationaux se sont mis d’accord pour annuler plus des deux tiers de la dette en souffrance des pays qui pouvaient faire partie de ce qu’on a appelé l'initiative pour les pays les plus endétés; pour cela il fallait qu’ils s’engagent à entreprendre certaines réformes et a mener une politique économique avisée dans le cadre des programmes appuyés par le FMI et la Banque mondiale
1999 le FMI et la Banque mondiale, décide d’harmoniser les actions des autorités nationales, des bailleurs de fonds en fonction des résultats requis pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (ODM) fixés par l'Organisation des Nations Unies visant à réduire de moitié la pauvreté entre 1990 et 2015.
Les Pays pauvres s’engagent à réexaminer leur budget et à investir plus d’argent dans l’amélioration de la santé, l’éducation et des services sociaux.
Dès le printemps 2004, 24 pays d’Afrique subsaharienne ont commencé à bénéficier d’un allègement de leur dette : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, Madagascar, le Malawi, la Mauritanie, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Rwanda, la Sao Tomé-et-Principe, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie.
Pour 2009, le FMI prévoit une détérioration sensible des comptes budgétaires et extérieurs des pays d'Afrique sub-saharienne. Il table sur une baisse du budget global de 6% un déficit voisin de 4 % du PIB en 2009 Quant au taux d'inflation, il devrait passer à 12,7% en 2007 et 12,9% en 2008 alors qu'il n'était que de 7,5% en 2005. Les accords d'allègement de la dette ont ramené la dette publique de 205,7 milliards en 1999 à 114,5 milliards
Résoudre la crise liée à la dette dans ces pays ne suffit pas à mettre fin à la pauvreté. Pour y parvenir, cet effort doit s’inscrire dans une stratégie de développement plus complète. Celle-ci implique une bonne gouvernance (et l’élimination de la corruption) , la mise en place d’institutions publiques solides et l’encouragement à la croissance dans un cadre autocentré, suivant les besoins et les désirs des populations.